Inspecteurs pédagogiques : notre responsabilité.

Le système éducatif gabonais s'est doté, au fil des années, d'une expertise de qualité qui jusqu'à présent peine à exprimer le potentiel qui est le sien... En effet, plusieurs dizaines d'Inspecteurs pédagogiques ont été formés aussi bien au niveau national qu'international.

Les raisons de l'absence évidente de leur impact sur le système éducatif sont nombreuses... les plus couramment citées sont le manques de moyens matériels et financiers pour effectuer des missions que tous reconnaissent comme essentielles pour doper le rendement d'un système éducatif qui s’essouffle un peu plus chaque jour.

La responsabilité d'évaluer le système éducatif dans l'une ou l'autre de ses composantes et de proposer ensuite des solutions réalistes reste, entre autres missions, la raison d'être du corps des Inspecteurs pédagogiques.

La réflexion que nous engageons chaque Inspecteur pédagogique à entreprendre est la suivante : peut-on justifier qu'aucune réflexion, qu'aucune analyse, qu'aucune solution ne soient proposées par les Inspecteurs pédagogiques conscient qu'ils sont, chacun dans sa spécialité (sa discipline scolaire) les rares techniciens capables d'influer sur la décision politique et impacter notablement le système ?

Si l'analyse du contexte actuel décèle un laisser-aller généralisé, faut-il que le corps des Inspecteurs pédagogiques se démobilise, se déleste de ses responsabilités face à l'école et donc face à l'avenir ?

Nous avons conscience de la dynamique construite (sur les terres lointaines de Gaule pour certains) en situation d'apprenant, des espoirs formulés, ; nous avons tous devant les yeux le constat de l'effritement des velléités de réformateurs des uns et des autres, chacun pour faire avancer "sa discipline", faire bouger les lignes... Il a suffit de quelques nominations, de quelques affectations pour que le corporatisme et la dynamique inhérente vole en éclat. le "pourquoi lui et pas moi" national à repris le dessus.

Nous n'avons pas ici l'ambition de moraliser qui que ce soit ; nous faisons œuvre de sentinelle d'un moment, d'observateur et surtout de "rapelleur" (néologisme, je crois) de nos rêves, de nos espérance concernant notre pays ; oui, rêves lointains mais réalisables... au prix d'un combat pour rester dans le corps que nous formons.

L'histoire ne retiendra pas que nous n'avons pas eu les moyens d'exister ; elle pourrait retenir que nous n'avons pas servi à grand chose pour ce pays. Qu'ils viennent ou pas, nous devons réagir et fédérer nos expertises pour que l'histoire retiennent que même sans moyens, le corps des Inspecteurs pédagogiques du Gabon n'a jamais cessé de penser, d'analyser, d'évaluer et de proposer des pistes de solutions.

Au-delà des clivage entre enseignements primaire et secondaire, entre enseignements général et technique, entre Inspecteurs nommés ou non, proposons à notre hiérarchie les solutions que notre expertise notre vision du système éducatif qui a fait de nous ce que nous sommes, soumettons à la lumière des décideurs la solution appropriée... en attendant le jour ou les moyens suivront.