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L’EPS A L’ECRIT : JUSQU'A QUAND ?

4 Juillet 2018 , Rédigé par M'BADINGA WORA Jean - Marie

L’EPS A L’ECRIT : QUEL SENS ?

De haute lutte syndicale – il faut rendre à César ce qui est à César – le statut de l’EPS comme discipline à part entière du système éducatif a été rehaussé. Nous sommes au début des années 2000 avec André MBA OBAME comme Ministre de l’Education Nationale.

Parmi les « bonus » obtenus citons :

  • Le relèvement du coefficient  de l’EPS à 2 dans le cycle secondaire de l’enseignement général et technique.
  • Le caractère obligatoire de l’EPS aux examens de l’Education Nationale ; jusque-là, l’Education Physique et Sportive était une discipline optionnelle.
  • L’octroie d’une heure de cours supplémentaire en EPS. On passe de 2h à 3 h de cours par semaine et par classe. Notons au passage que cette heure en sus fait écho à la nécessité de préparer les élèves dits « dispensés » d’activités physiques et sportives à des épreuves écrites.

Démarré en 2001, voilà 17 ans que les fameuses épreuves écrites en EPS sont régulièrement inscrites au programme des évaluations certificatives au Gabon.

Malgré d’énormes investissements dans l’amélioration de la qualité des épreuves et des outils de notations, les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. Les multiples séminaires de renforcement des capacités des enseignants ne parviennent toujours pas à inverser la tendance.

S’il est vrai que le gros de l’effectif des candidats dit « inaptes » à la pratique est issu de la catégorie des non-scolarisés, nous devons reconnaitre que l’EPS à l’écrit pose avant tout un problème épistémologique. Peut-on faire de l’Education Physique et Sportive de façon théorique ?

Le but de cet article n’est pas de répondre à cette question mais de rappeler que le passage à l’épreuve écrite pour  les candidats « dispensés » fut la réponse rapide à une question qui à l’époque n’avait pas trouvé de réponse : Devenu obligatoire, comment évaluer les élèves « dispensés » ? Ce qui fut une solution alternative de transition s’avère être plus de 15 ans après une solution définitive avec son cortège de malheur… La moyenne nationale au Baccalauréat oscille de 05 à 07/20 selon les années. Imaginons les dégâts pour une discipline qui n’est pas retenue à l’examen de rattrapage du second tour… Le but de cet article disais-je est aussi de proposer une réflexion pour justifier de la nécessité de sortir du carcan de ce type d’évaluation mais aussi pour présenter des alternatives au bénéfice des candidats.

Bien qu’une enquête soit effectuée en début d’année scolaire 2017-2018, l’observation des candidats à la sortie de ladite épreuve au fil des années donne quelques indications sur les caractéristiques de la population concernées :

  • Les candidats présentant un handicap moteur significatif  sont assez rares ;
  • Les jeunes femmes en court de gestation  constituent ¼ des participants ;
  • Les blessés en court de pratique sont en nombre réduit ;
  • Les candidats, constituant la plus grande partie de l’effectif, ne montrent pas de signes particulièrement visibles de handicap.

Nous pouvons suggérer -  et l’enquête devrait le confirmer – que la majorité des cohortes est composée d’asthmatiques, de cardiaques, d’obèses, de diabétiques et que sais-je encore ?

Une question s’impose alors même que la réponse est toute trouvée : Qui mieux que cette catégorie de la population a justement besoin de pratiquer régulièrement une activité sportive pour les questions d’hygiène et de santé physique et psychique ? N’est donc pas le sens même de la présence de l’EPS à l’école ? Permettre à chaque élève de se maintenir en bonne forme. Le choix de l’épreuve écrite qui s’éternise depuis bientôt deux décennies ne sert ni l’école, ni les élèves ; bien plus il participe à faire perdre son âme à la discipline EPS.

Des solutions  meilleures existent…

Une classification du niveau d’inaptitude doit être proposée avec pour chaque type une gamme d’activités adaptées. Il s’agira de jouer sur l’intensité de l’effort, la charge de travail, la durée de l’effort.

La prise en compte du projet pédagogique individuel constituerait un aspect supplémentaire à évaluer. La maîtrise des rôles d’officiels et arbitre, notamment en sports collectifs compléterait le tableau des critères à prendre en compte dans une évaluation plus cohérente.

Ce qui précède nécessite que des équipes d’experts formalisent les contours d’une telle évolution mais que bien plus, les politiques décident de soutenir de façon multiforme cette initiative qui nous semble salutaire.

 

 

 

 

 

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