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Baccalauréat. Épreuves de rattrapage, quel sens ?

10 Juillet 2012 , Rédigé par Mbadinga Wora Jean - Marie Publié dans #Points de vue

Années après années, il nous faut sacrifier à ce rituel que constituent les épreuves de rattrapage du second tour du Baccalauréat. Blaser par cette pratique qui de fait "donne" le Baccalauréat à près de 95% des admissibles, l'ensemble des acteurs du système éducatif regarde, impuissant, se dérouler ce chacun sait être une parodie d'évaluation. Comment expliquer qu'en l'espace d'une semaine des centaines de candidats passent de la médiocrité à l'excellence et cela même dans les sciences dites dures que sont les mathématiques, les sciences physiques et les sciences de la vie et de la terre ? Face à des candidats "miraculés", lessivés par deux semaines de pression et d'oppressions de tout genre, les examinateurs se voient dans la peau de bourreaux contraints "d'achever le boulot". C'est en larmes et avec supplications que "nos enfants", comme on aime à se souvenir dans ces moments délicats, achèvent de convaincre "le parent" de ne pas lui faire rater sa chance. Une posture désagréable et délicate pour des enseignants partageant le même environnement social, quand ce n'est pas familial, que les candidats. C'est le combat de la conscience professionnelle contre celui de l'appartenance sociale. Nous ne remettons pas ici en cause la nécessité d'évaluer de nouveau des candidats qui auraient pu être victimes de certains facteurs inhérents à tout examen. Mais quel sens donner à cette évaluation ? Quel forme serait la mieux adapter à ce moment important de la vie scolaire du candidat ? Nous proposons que soient pris en compte : - la filière du candidat, - deux types d'évaluation complémentaires, - la notation obligatoire de deux examinateurs, - la validation de la note finale par un harmonisateur (CP ou IP) Il ne devrait plus s'agir de composer dans des épreuves avec pour but de combler le déficit du premier tour. - Le candidat composerait dans deux disciplines de son choix (parmi trois possibles) en relation avec sa filière. - Il aurait 20mn pour produire un travail écrit (plan, synthèse, développement, schéma, etc) comptant pour 50% de la note finale et exposerait le résultat de ses travaux oralement devant jury binôme pour les 50% restant. - Comme pour les épreuves écrites, l'harmonisateur aurait pour mission de faire des sondages réguliers dans le lot des documents écrits afin de vérifier la cohérence nécessaire entre le rendu écrit et l'exposé oral de ce savoir. Pour les candidats admissibles, une moyenne minimale de 10/20 sur l'ensemble des épreuves sera la condition de l'admission au Baccalauréat. On s'assurerait ainsi que le nouveau bachelier ait acquit un niveau moyen de compétences lui permettant de poursuivre des études supérieures ou technologiques dans la filière correspondant à son profil. Cette contribution nécessite l'analyse et la critique de tous les acteurs de l'organisation et de la supervision des examens. Les Inspecteurs et Conseillers pédagogiques devraient, me semble t-il, être en première ligne pour proposer des améliorations dans les pratiques d'évaluation certificative. Vos commentaires sont attendus.
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